Alors, c’était comment !?

Depuis que nous sommes revenus de notre semaine d’immersion à l’Ecole Dynamique, on nous a posé cette question un million de fois (j’ai compté).

J’avais prévu de faire un article complet détaillant nos journées, l’ambiance, l’organisation, les rencontres, tout ça… Mais les mots ne peuvent pas vraiment rendre justice à cette expérience.

Alors, une image valant mieux qu’un long discours, j’ai décidé que ça serait mieux si je vous montrais, tout simplement.

Pour des raisons de droit à l’image, les visages des élèves ont été masqués, mais j’ai pu reproduire fidèlement leur expression originale grâce à une technique de retouche photo dernier cri. Vous ne verrez même pas le trucage.

Sans plus attendre, voici donc…

L’Ecole Dynamique, c’est :

Des chaussures.

Des chaussettes.

Des repas partagés.

Un membre qui regarde C’est pas sorcier.

Un autre qui apprend le russe 2 heures chaque jour « parce que ça me fait marrer ».
(notez le micro qui lui sert à améliorer sa prononciation)

Une autre qui s’entraîne sur des quizz de français.

L’espace salon.

Des lectures en groupe.

Des enfants de 5 ans qui RANGENT TOUT SEULS.
(mais où va le monde ?)

Des membres du staff qui, eux aussi, ont 5 ans.

Des gens qui discutent tranquilles pendant que les autres bossent.
(Vous voyez, quand on vous dit que ça prépare au monde du travail. :-D)

Un ado et des plus jeunes qui jouent ensemble, parce que c’est fun.

Nadia qui s’éclate encore plus que les petits.

Tim, 3 ans, qui est resté un bon quart d’heure fasciné par le saladier de pois-chiches.

Des enfants qui chantent, dansent, et font des saltos.

La maman de l’un d’entre eux nous a confié un jour : “Ça fait à peine deux semaines qu’il est là. Avant, il était tout timide. Je n’aurais jamais imaginé qu’il s’ouvre comme ça aussi vite.”

La salle jeux-vidéo.
(à ma grande surprise, celle-ci n’était pas toujours utilisée).

Des jeux de société.

Des listes de ressources pédagogiques en ligne.
(ici on ne voit pas tout, mais il y a au total trois pages remplies d’excellents liens).

Des affiches sur le fonctionnement du Conseil d’Ecole.

Des affiches sur les règles d’hygiène.

Et encore des affiches. Chaque matériel a ses propre règles.

Notre cher compagnon de route, le socle commun.
Que ferions-nous sans toi ? 😉

Des histoires avant de dormir à tout moment de la journée.

Des séances improvisées de yoga.

… et tant d’autres choses.

Je n’ai pas pris en photo les réunions car les portables y sont proscrits afin d’éviter de perturber les échanges. Mais j’en dirai deux mots quand même.

Notre immersion à l’Ecole Dynamique nous a confirmé tout ce qu’on a lu et vu durant ces dernières années au sujet des écoles démocratiques : les enfants y sont heureux, on y croise des tonnes de discussions, des jeux, des fous rires, de l’apprentissage autonome, et un réel climat de respect et de convivialité.

Mais il y a eu quelques (bonnes) surprises, notamment lors des réunions quotidiennes du Conseil de Justice (CJ).

Même si je savais que les enfants acceptent en général plutôt bien les décisions prises lors du CJ, j’ai été bluffé de voir avec quelle facilité ils les acceptent. Bien sûr, il arrive qu’ils ne soient pas d’accord avec une plainte ou qu’ils négocient les propositions de solution données par le groupe, mais quand une décision a été bien argumentée et semble juste pour tout le monde, ils respectent systématiquement le résultat du processus démocratique. Et quand je dis “respectent”, c’est dans tous les sens du terme : ils acceptent les décisions non pas parce que “la majorité a voté et c’est comme ça”, mais plutôt parce que “cette décision est raisonnable et je la mérite”. Ça, c’était la surprise n°1.

Surprise n°2 : les pleurs et les cris sont rares. Avec plus de 40 enfants au total, dont une vingtaine de moins de 10 ans (les plus jeunes ayant 3 ans), je m’attendais à ce qu’ils viennent régulièrement se plaindre en pleurant suite à des chamailleries. Mais que nenni ! Il y avait peut-être en moyenne un pleur par jour, et ça ne durait jamais bien longtemps. Comme quoi, si on responsabilise les enfants, ils deviennent responsables. Qui l’eût cru.

Mais surtout, ce qui m’a marqué, ce sont les rencontres. Je pourrais écrire un article entier sur chaque personne que j’ai côtoyé dans l’école. Ça peut paraître un peu fort après seulement une semaine, mais c’est vrai. Quand on a toute la journée pour discuter et découvrir l’autre, on tisse très vite des relations profondes. Je ne connais aucun autre lieu où on peut s’attacher à autant de personnes en si peu de temps.

Cet aspect là, on le mentionne rarement quand on discute du modèle des écoles démocratiques — on parle en général des apprentissages informels, de l’organisation, de la liberté et de l’autonomie — mais les liens sociaux, voilà le vrai coeur de ce modèle. Une fois dans l’école, il devient évident que ce qui la rend si vivante, c’est avant tout l’amitié. Si les enfants aiment tant cet endroit et rechignent parfois à rentrer chez eux le soir, c’est parce qu’ils sont avec leurs amis, tout simplement. Et cette communauté, c’est le meilleur environnement pour s’épanouir.

Bref, vous l’aurez compris, c’était une expérience extra. Nous sommes plus que jamais convaincus que ce modèle représente le futur de l’éducation, et nous ferons tout pour le promouvoir en France et partout dans le monde.

Etes-vous prêts à nous rejoindre dans cette aventure ?